RACES DE MONTAGNE ABONDANCE : UNE SÉRIE DÉLICATE À PLACER DANS LES PLANNINGS
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Les taureaux abondances au potentiel lait affirmé ont été rares ces dernières années. Ce n'est pas le cas de la dernière série révélée en avril. Sur les vingt nouveaux indexés sur descendance (il y a encore quatre séries classiques dans les tuyaux avant de passer au 100 % génomique), ils sont six à pointer de 500 à 1 000 kg de lait et de 128 à 140 d'Isu. On n'en sera que plus déçus de ne pouvoir les utiliser qu'avec parcimonie. En cause, leur fort degré de parenté avec la population de femelles à accoupler. Il ne sera pas simple d'utiliser la plupart des nouveaux mis au catalogue avec leur taux de parenté de 7,8 à 8,4 %. On y trouve cinq petits-fils de Faucon par leur père, avec trois Normand (Démon, Drakar et Dauphinois), un Nucléair (Dimitri) et un Nathan (Denverse). S'y ajoute un petit-fils de Festin (Douai). Autre élément qui les freinera : aucun, sauf Douai, n'est souhaitable sur génisses.
DÉMON CRÉE LA SURPRISE EN POTENTIEL LAIT
À 140 d'Isu, Démon est la surprise de ce millésime, avec un montage Normand/Tintouin qui ne laissait en rien prédire un niveau de potentiel lait à 1 030 kg. Prudence néanmoins à lui choisir des supports confirmés en taux (TP/TB : - 1,3/- 3). Surprenant aussi son 132 en synthèse mamelle (116 en trayons), même si Normand était déjà un taureau améliorateur sur ce poste, mais pas à ce niveau (114). Il y a de quoi rager de ne pas pouvoir utiliser ce géniteur d'exception dans les plannings. Cela d'autant que ses filles, comme la descendance de Normand, offrent de la taille (114), de bonnes profondeurs (105/109), et sont campées sur des aplombs solides (111).
À 132 d'Isu, Drakar est un Normand un peu moins laitier (661 kg) mais moins pénalisé en taux (TP/TB : - 0,5/- 2,5) qui se distingue par ses bons index fonctionnels en cellules (1,3) et reproduction (0,4). Comme Démon, Drakar a surpris, mais dans le mauvais sens. Né sur une souche très laitière, une fille de Gardon, on l'attendait à un potentiel lait encore plus affirmé. Drakar laisse une descendance avec des mensurations de corps encore un ton au-dessus de Démon. Témoin, son 127 en taille, 108 et 115 en profondeur, et son 108 en largeur de poitrine. Mais le duo mamelle-trayons n'a rien d'exceptionnel (97/99).
DÉFAUT DES TROIS NORMAND : UN BASSIN TROP INCLINÉ
À 131 d'Isu, Dauphinois, le troisième Normand, a pour lui un TP (1), associé à un potentiel correct (565 kg). Si le corps est toujours là (114) et les membres très sûrs (116), avec des talons épais (88), rien à voir côté pis (96) avec des trayons très décevants (88). De ces trois Normand qui ont en commun le défaut de bassin incliné du père (74), il est aussi celui qui est le plus marqué (80).
À 135 d'Isu, Dimitri est un nouveau Nucléair mis au catalogue. Sur Ardéchois, leader des taureaux indexés sur descendances, ou encore Cartouche, Dimitri a pour lui d'être d'un autre cran en potentiel, à 686 kg. Sa descendance n'offre pas de qualités très marquées en morphologie, mais pas de défauts non plus. Les mamelles sont plutôt bonnes (108), sans volume (108), bien équilibrées (113) et soutenues par un ligament solide (111). Pour un Nucléair, père à taureaux très pénalisant en vitesse de traite (77), Dimitri s'en tire assez bien à 96.
Avec Denverse, à 128 d'Isu, les éleveurs apprécieront de trouver un Nathan aussi laitier à 853 kg. L'origine maternelle Robuste (798 kg) a bien fait son travail pour compenser son faible potentiel (- 127 kg). Dommage que Denverse n'ait pas hérité des taux de son père (1,1/4,1) avec son rapport TP/TB de - 1/- 0,8. Heureusement, il a pris ce qu'il avait de très bon en aplombs (112), mamelle (114) et trayons (115) mais aussi un peu de son défaut en reproduction (- 0,8).
Pour trouver un nouveau taureau vraiment facile à utiliser côté pedigree, il faut descendre à 111 d'Isu avec Dorémi (6,3 % de parenté), dernier représentant de la souche Rêveur par son père Shérif. À 6,8 % de parenté, Delhi (Gardon/Nucléair), mieux pourvu à 135 points d'Isu, sera aussi moins compliqué à placer que les trois fils de Normand.
JEAN-MICHEL VOCORET
Démon, crack en mamelle Pour ceux qui arriveront à lui trouver un support peu apparenté avec son origine Normand/Tintouin, Démon constituera un taureau de choix pour travailler les mamelles avec son 132 en synthèse et 116 en trayons. Sa descendance offre par ailleurs de la taille (114), de bonnes profondeurs (105/109) et des aplombs solides (111).
Delhi, un Gardon/Nucléair à 135 d'Isu Ses filles conjuguent lait (748 kg) et TP (2), mais gare aux cellules (- 1,5)
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